Drôle de prise qu'a fait un pêcheur irakien dans les eaux douces de l'Euphrate : un requin ! Et celui-là n'a pas survécu à cette aventure...
C'est une première assurent les experts. Jamais aucun squale n'avait été pêché dans ce fleuve qui se jette dans le Golfe Persique. Le pêcheur de Nassiriyah a pourtant remonté dans ses filets un requin de 2 mètres et de 110 kg à plus de 150 km de l'embouchure de l'Euphrate ! En somme, bien loin de la mer et d'une eau salée comme l'aiment les requins...
L'espèce ? Un grand blanc, parait-il… Peu probable : même la photo qui circule sur le Net avec cette information témoigne qu'il s'agit d'une autre espèce. Mais là n'est pas le problème. Les médias qui reprennent cette actualité insolite insistent ensuite sur le fait qu'un seul requin dangereux qui a la fâcheuse habitude de s'en prendre aux baigneurs résiste bien aux fortes variations de salinité et donc survit en eau douce : le requin « taureau ».
Erreur, ou plutôt mauvaise traduction de la part des journalistes car en anglais, on le nomme « bull shark », et « bull » signifie… taureau. Cette appellation erronée fait du tort au véritable requin taureau, celui que vous avez l'habitude de croiser dans les aquariums et qui n'est ni agressif, ni mangeur d'hommes en pleine nature ! D'ailleurs, l'erreur est souvent commise à la télévision.
Puisqu'il faut appeler un chat, un chat, réparons-la : le redoutable squale qui se paye volontiers quelques plongées en fleuves (y compris dans le Tigre en Irak) et en lacs est le requin bouledogue. Encore appelé requin du Zambèze (Carcharinus leucas), l'animal peut atteindre 3,30 m de long et, plutôt gourmand, mange tout ce qui lui tombe sous la nageoire. A ce titre, on le considère aussi - et sinon plus - dangereux pour l'homme que le requin océanique, le requin tigre ou le grand blanc.